
La Gazette d’Olympe - Monthly cultural newspaper for Une Autre Chambre Hotel Paris
Olympe’s Top Dining Picks
Issue 10
Favorite: Le Savarin
4, rue Navarin. 9th arr. Saint-Georges
A gourmet bistro steeped in tradition. The œufs en meurette, crafted to awaken the palate, are addictive—especially with a slice of Poujauran’s sourdough to soak up the sauce. The chicken broth has a comforting, nostalgic feel. The beef tartare is a benchmark of its kind. And bistronomy purists will reach nirvana with white wine tripe served alongside an endive salad. A floating island for dessert will win over even the most reluctant fans of old-fashioned bistro fare. Pleasant, affordable, convivial… the ABCs of dining we love!
Newcomer: Joli
23, rue de Sévigné. 3rd arr. Saint-Paul
Here’s the brand-new restaurant at the Musée Carnavalet. From Tuesday to Saturday, 7 pm to 2 am, you can settle into the sublime setting of the museum’s courtyard with its French-style garden. An indoor-outdoor space that blends design and classical architecture with ease. The plates live up to the setting: French classics brightened up with Japanese, Nordic, or Latin flavors. Fish from sustainable sources certified by Ethic Ocean, perfectly cooked meats, and surprising desserts—almost unsettling—like a chocolate mousse enhanced with red miso and topped with caramelized puffed rice. Dining in a museum is definitely worth the adventure!
The Iberian: Casa Pregonda
6, rue Marie-Stuart. 2nd arr. Étienne-Marcel
Right in Montorgueil, Casa Pregonda may seem a bit full of itself at first glance. Tiled bar, candles everywhere, exposed beams… The CSP+ chatter barely softened by the playlist, yet the place is still charming. It’s like a slice of Minorca designed by architect Johanna Amatoury. On the plates: tortilla holds pride of place, the croquetas are crispy and flavorful, and the pan con tomate with Cantabrian anchovies takes you traveling. But the real joy is in the wines and cocktails. A glass of Sauvignon with a jalapeño pepper is as simple as it is addictive. And you might just forget the cava sangria made with Andalusian tinto and Mahón gin… Plan to walk back—Une Autre Chambre is only 400 meters away.
Issue 08/09
The Local Favorite: Le Patio Opéra
5 rue Meyerbeer, 9th arrondissement, Opéra
This is the kind of restaurant where you’d love to have your own napkin ring. Step inside and you enter a parallel universe — far from the clichés of Parisian dining. The finest ingredients crowd the plates: casarecce with shredded duck ragù and kumquat, Axuria beef filet… Every day, the chef offers a selection of fish and shellfish sourced from small fishing boats or line-caught, prepared according to his inspiration. A discreet gem in Paris — with a terrace open year-round.
Pizza Time: Farine e Vigneti
16, passage des Panoramas, 2nd arrondissement, Grands Boulevards
In the passage des Panoramas, you’ll find a bit of everything — and plenty of nonsense when it comes to food. But this tiny Neapolitan pizza workshop is a standout. The dough is flavorful and soft, given the time it needs to rise. The pizzas are generous, and they stay true to the classics with reverence: Margherita, Regina, Capricciosa… A delicious dose of tradition, just the way we like it.
The Essential: L’Entente
13 rue Monsigny, 2nd arrondissement, Quatre-Septembre
It’s London in Paris — and the entente truly is cordiale. You can dine at the counter like in a proper pub, or enjoy the fully Parisian terrace. The fish & chips is top-tier. Welsh rarebit, beef Wellington, Caesar salad with cheddar, and a truly Parisian French onion soup round out the menu. A precious — and essential — address.
Summer Terraces… Treats, Aperitifs, and Last Drinks
Most Glamorous: Café Compagnon, Montorgueil
This spot perfectly captures the spirit of the modern néo-bistrot. From the first light of day to the final dinner service, people settle in for a morning coffee, a drink with friends, a quiet moment between meetings — or most importantly, to eat. The chef’s cuisine is inventive and precise, blending seasonal ingredients with global inspirations. For those who prefer the classics, the meats are just as carefully prepared: duck breast brightened with orange, hanger steak laid over perfectly roasted potatoes. A sunny terrace welcomes wanderers for a well-deserved pastis at the end of the day. A place you can recommend with your eyes closed.
Coolest Treat: Le Flore en l’Île, Île Saint-Louis
Overlooking the Seine with Notre-Dame in full view, Le Flore en l’Île exudes timeless Parisian elegance. Its terrace is buzzing all day long — but it’s between 3 and 5 p.m., during the sweet-tooth hours, that the magic truly happens. This is the place to savor a cup of authentic Berthillon ice cream — yes, the real thing, the one Parisians will cross the city for. Raspberry sorbet, salted butter caramel, vanilla-hazelnut duo: the classics are all here. You sit, you watch the boats glide past, and you take your time.
Most Parisian: Le Café de l’Époque, Palais Royal
Tucked into the corner of Galerie Véro-Dodat, this charming café channels the spirit of eternal Paris. From the moment you step in — with its 1930s woodwork and beveled mirrors — you know you’re meant to slow down. Come in the morning for a strong espresso in a real porcelain cup. Come back at noon for no-frills, deeply French cuisine: deviled eggs like grandma’s, andouillette, escargots with garlic-parsley butter, hand-cut steak tartare, or bubbling French onion soup. At apéro hour, order an Americano — perfectly bitter and ideal with the golden evening light. Friendly service, a mixed crowd, and that rare feeling of being in exactly the right place at the right time.
Le Numéro 07
La nouveauté : De Vie
122, rue Saint-Sauveur. 2ème arr. Sentier
Le menu-découverte en cinq temps imaginé par le chef irlandais Adam Purcell est accompagné de six cocktails — il porte bien son nom. Plus qu’une découverte, c’est une expérience quasi inédite à Paris, le pairing n’étant pas un art très pratiqué au pays du vin. Le ceviche de daurade, émulsion d’œufs de poisson et betterave fumée, porté par le « Martini » à l’eau-de-vie de mélasse de betterave et dry vermouth, porte l’art de l’umami à un niveau encore inconnu. La liqueur de chicorée et tamarin met sur orbite une glace à la pomme, caramel de seigle et miso. Toute l’équipe est aux petits soins et décrypte simplement les arcanes des alliances. Réservation obligatoire.
Le veggie : Maslow Temple
32, rue de Picardie. 3ème arr. Temple
Les murs de cet ancien atelier d’estampage du XIXème siècle ont vu se succéder plusieurs restaurants. Dernier en date : Maslow Temple, 150 couverts sur trois niveaux, des poutres rivetées rouge coquelicot et un atrium où tombent des fils de lumière.
Une carte légumière classieuse et goûteuse, à l’image de l’okonomiyaki, une omelette japonaise au chou pointu, smoky soy, sauce au gingembre et pickles d’oignon rouge. Idem pour l’artichaut à tremper dans une sauce satay, accompagné d’une courgette tranchée à la mandoline, pimpée par une vinaigrette sucrée-salée.
Au final, on oublie qu’on est dans un veggie… et on aime.
Le bistrot : Le Blainville
183, rue Saint-Denis. 2ème arr. Réaumur-Sébastopol
Ce faux vieux troquet parisien est un des lieux les plus cool de la rue. On peut s’y arrimer du premier café du matin jusqu’au coup de l’étrier du soir — le dernier verre, celui qu’on commande parce qu’on ne veut pas se quitter, et qui fait rater le dernier métro. Entre les deux, Le Blainville propose des plats originaux et goûteux comme la polenta au caviar d’aubergines, piquée de tomates rôties et nappée d’une belle sauce tomate. Le thon blanc mi-cuit au fenouil et aux courgettes rôties vaut aussi le détour. Les prix sont gentils et la terrasse permet de vivre la rue Saint-Denis.
Le Numéro 06
L’institution : Brasserie Mollard
115, rue Saint-Lazare – 8e arr. – Saint-Lazare
Un décor Art déco classé, avec une sublime verrière centrale. La Brasserie Mollard est l’un des derniers témoins de l’avènement du chemin de fer et de la naissance de la gare Saint-Lazare. À l’origine, il faut imaginer un simple « bougnat », et au fil des ans, si la cuisine a évolué, on a su protéger les fresques Modern Style et les grands miroirs signés Édouard Niermans – à qui l’on doit aussi le décor du Negresco à Nice. On vient pour les meilleures huîtres, les bouquets de crevettes roses, la soupe de poissons, la daurade sauce bisque, le jarret de porc à la choucroute, l’omelette norvégienne toujours flambée au Grand Marnier. On vient pour les serveurs en tenue traditionnelle avec tabliers blancs et leur professionnalisme. On vient parce que le temps ne passe pas chez Mollard.
La découverte : Bru
28, rue Jean-Baptiste Pigalle – 9e arr. – Saint-Georges
Julia de Laguarigue a fait ses classes avec Stéphane Jego à « L’Ami Jean ». Loin de l’effervescence de l’icône de la bistronomie, le royaume de Julia est éminemment zen. Sa cuisine sublime le végétal. L’assiette de blettes grillées, purée de châtaignes et sauce blanche a réjoui notre hiver. Elle booste ses œufs mayo avec un curry madras. Et son hachis parmentier à l’effiloché de cochon croustillant, bousculé par une sauce chien, nous emmène en voyage tranquillement… vers les Antilles. Le gâteau coco-caramel est la preuve qu’on est parti loin. Très loin !
Le bistrot : La Perle
78, rue Vieille-du-Temple – 3e arr. – Saint-Paul
Ouvert dès potron-minet, on prend son café au comptoir en commentant l’actu du jour. La terrasse est au soleil toute la journée. Une situation parfaite pour lire au cœur du Marais ou pour regarder le ballet des passants.
Lorsque sonne 18 h, « La Perle » devient the place to be, le bar où il faut être pendant les fashion weeks, l’endroit où les branchés commandent un verre au bar et sortent le boire sur le trottoir pour qu’on les voie.
On y côtoie des artistes du quartier, des bobos tentant d’échapper quelques minutes (!) aux devoirs des mômes, des gays réfugiés puisque le Bas-Marais s’est perdu.
Les soirées finissent tard. Et si vous avez raté les toilettes, vous serez obligés de revenir !
Le Numéro 05
Coup de cœur : La Halle aux Grains
2 rue de Viarmes, 1er arr. Louvre-Rivoli.
Dans la famille Bras, à Rodez comme à Paris, la cuisine est un tout qui passe par un amour inconditionnel des terroirs et de leurs richesses. Michel a élevé Sébastien, son fils, dans la recherche du beau et du bon. Il y a de l’humilité, une absolue sincérité, beaucoup de travail et du génie dans les plats servis à la Fondation Pinault. En utilisant les graines franciliennes avec des produits de leur Aubrac, les Bras ont conçu une carte pleine de nouveaux mariages et de textures inédites en symbiose avec ce lieu de culture. Un exemple : la pièce de cochon du Cantal rôtie au four avec des légumes racines, de l’orge perlé, condiment genièvre/orange.
L’institution : Le Grand Colbert
2, rue Vivienne, 2ème arr. Bourse.
Une brasserie incontournable classée monument historique. À l’ouverture, au début du XXème siècle, c’était un bouillon comme il y en avait beaucoup à l’époque. Aujourd’hui, on mange dans une brasserie parisienne chic sans être guindée. Des miroirs sur les murs, des mosaïques au sol, des colonnes et des plantes vertes vous plongent dans un décor Art nouveau. La carte est on ne peut plus française : gratinée à l’oignon, quenelles de brochet sauce Nantua, chateaubriand béarnaise, baba au rhum.
11, rue Française. 2ème arr. Etienne Marcel.
Une adresse d’habitués qui s’y retrouvent régulièrement pour manger un des meilleurs couscous de Paris. Les tajines valent le détour également… Dès qu’il y a un peu de soleil sur Paris, les places sont chères pour déjeuner dans la rue française. L’accueil est toujours amical et les prix ont été imprimés sur la carte au siècle dernier.
Le Numéro 04
77, rue de Richelieu, 2ème arr. (Bourse)
La famille d’Alain Fontaine est arrivée dans le quartier de la Bourse à la fin du 18ème siècle. Passionné de cuisine dès l’adolescence, il garde le souvenir des déjeuners dominicaux en famille. Il est aussi attaché à la tradition et à l’art de vivre des bistrots et des cafés, au point de les avoir fait inscrire au patrimoine culturel français. Au Mesturet, on trouve encore des œufs durs au comptoir et, dans les assiettes, un vrai tartare au couteau, du bœuf bourguignon, des cuisses de grenouilles et un authentique Paris-Brest. Mieux que bon ! ◼︎
L’incontournable : Bouillon Chartier
7, rue du Faubourg Montmartre, 9ème arr.(Grands Boulevards)
Vous trouverez toujours quelqu’un pour dire : Chartier, c’était mieux avant ! Bien sûr, ce n’est plus le bouillon de 1896 où l’on servait une soupe ou un plat de viande à prix abordable pour les ouvriers. Mais Chartier reste le plus authentique et le plus fréquenté.
Il y règne encore une ambiance particulière, qui éclate dès que la porte à tambour est franchie. Même s’il faut parfois être patient… Blanquette de veau, poireaux vinaigrette, steak au poivre, raie au beurre noisette, mousse au chocolat… à des prix du siècle dernier ! ◼︎
Le Numéro 03
26, rue Léopold Bellan, 2ème arr. Sentier.
Voilà une maison qui définit parfaitement le concept du néobistrot en 2025. Dès l’aube et jusqu’à l’heure du souper, on peut venir prendre un café, boire un verre, travailler au calme entre deux rendez-vous et surtout manger. Il faut absolument goûter la cuisine inspirée du chef mêlant des asperges et des anchois, du maquereau avec de la pomme granny. Plus classiquement, le magret de canard se marie avec l’orange et l’onglet avec des pommes de terre rôties. Un de nos restos incontournables. ◼︎
L’institution : Bouillon République
39, boulevard du Temple, 3ème arr. République.
Les bouillons furent les premiers restaurants populaires de Paris au XIXème siècle. Ils renaissent aujourd’hui. Celui-là est assez incroyable : 450 couverts sur 1 800 m² avec un décor aux influences clairement années 30, fait de boiseries sculptées et de carreaux d’époque. On se régale d’œufs mayo, d’un bouillon de volaille-vermicelles, d’une saucisse purée, d’un steak au poivre-frites… Pour finir, riz au lait ou mousse au chocolat complètent ce tableau des classiques à la française. ◼︎
Instant sucré : Chocolaterie Jacques Génin
133, rue de Turenne, 3ème arr. Filles du Calvaire
On sait que « la vie est comme une boîte de chocolats » depuis la sortie de Forrest Gump en 1994. Si cette boîte vient de l’atelier de Jacques Génin, on touche à l’essence de l’existence. Le maître ès cacao crée en permanence de nouvelles alliances, offrant aux meilleurs chocolats des mariages avec le jasmin, le gingembre ou le basilic. Tout n’est que subtilité et finesse dans l’univers de Jacques Génin. ◼︎
Le Numéro 02
39, rue de Cléry. 2ème arr. Sentier.
Un décor de boiseries chaleureuses permet de goûter au meilleur pho de la capitale. Les nouilles de riz et la viande baignent dans un bouillon rond, peu gras et ultra goûteux. Pour un peu, on se croirait au cœur du Vietnam.
2, rue Léopold Bellan. 2ème arr. Sentier.
Un sushi-bar familial parmi les meilleurs de la capitale. Sushi, sashimi, tempura, takoyaki, gyoza… tout est excellent ! Allez-y en confiance.
L’institution : Au Pied de Cochon
6, rue Coquillière. 1er arr. Les Halles.
Une adresse mythique ouverte toute l’année, jour et nuit depuis 1947. Tous les plats traditionnels de brasserie sont sur la carte : de la gratinée des Halles au baba au rhum en passant par les escargots de Bourgogne et la sole meunière.
29, rue Debelleyme. 3ème arr. Filles du Calvaire.
La maison fut fondée en 1677 à Lille. Et depuis 1849, ses légendaires gaufres à la vanille ont forgé la légende. Depuis quelques mois, Meert est installé à Paris, dans le Marais. Enfin, on peut se régaler de ces gaufres fourrées trop longtemps réservées aux gens du Nord.
Le Numéro 01
Coup de cœur : Le Patio.
5 rue Meyerbeer. 9ème, Opéra.
Notre cuisine italienne préférée. Vitello tonnato inoubliable. Raviolo épinards-ricotta sublimes. Des produits d’exception. Un aperitivo unique à Paris – Une terrasse toute l’année.
Un grand classique : l’Ambassade d’Auvergne.
22, rue du Grenier Saint Lazare 3ème. Rambuteau. La meilleure saucisse-aligot de Paris. Terrine maison incontournable. Salade de lentilles du Puy. Côte de bœuf Salers. L’Auvergne dans une assiette !
Une cantine : Café de l’Époque.
2 rue du Bouloi. 1er. Dans la galerie Véro-Dodat, ce café au décor des années 30, est une bombonnière pour un repas très parisien... Œufs mayo, andouillette 5A, escargots, steak tartare, gratinée à l’oignon… Valeur sûre.
Une autre cantine : Le Sancerre.
67, rue de Bretagne. 3ème. Pour une salade gourmande au déjeuner, des huîtres à l’apéritif, un dernier verre en terrasse...
Instant sucré : Maison Collet.
100, rue Montorgueil. 2ème. L’endroit parfait pour découvrir le meilleur de la boulangerie et de la pâtisserie française. Croissants, baguettes tradition, éclairs au café, tarte au citron, flan pâtissier, opéra ou polonaise... Pas de flambe, que du bon ! ◼︎
Voir la sélection de livres du mois
Les lectures d’Olympe
Numéro 10
Le lit défait, de Françoise Sagan, Le Livre de Poche – 309 p – 8,90 €
Est-ce possible d’aimer sans posséder ? Peut-on désirer sans détruire ? Béatrice a très vite remplacé Édouard après l’avoir quitté. Édouard était séduisant, très jeune, mais Béatrice trouvait qu’il manquait d’avenir. Cinq ans plus tard, le voilà auteur à succès, coqueluche du Tout-Paris, et il collectionne les aventures mais ne l’a jamais oubliée. Et comme ces deux-là s’aiment à contretemps, elle retombe dans ses bras, étonnée de se souvenir encore de lui. Ce couple sublime ne manque pas d’exciter les curiosités des cercles mondains de Paris et de New York dans les fifties. Édouard est le premier à se demander combien de temps cela va durer, conscient que Béatrice lui échappe. Elle est infidèle. Il ne peut rien faire d’autre que l’aimer. Un jour, Béatrice se rend compte qu’elle est amoureuse, elle aime pour la première fois. Elle aime vraiment Édouard.
Dans ce livre, Sagan, avec son style unique, a réussi à capter l’essence même du sentiment amoureux : se perdre, se retrouver, s’attendre et ne jamais cesser d’espérer. Comme si elle détaillait ses propres mouvements du cœur, Le lit défait donne une des clés qui font qu’une histoire d’amour peut ou non exister.
Cœur d’amande, de Yasmina Khadra, Pocket – 267 p – 8,70 €
Cœur-d’amande, c’est le surnom de Nestor, celui que ses amis de Barbès lui ont donné. Il vit dans ce quartier de Paris avec sa grand-mère depuis que sa mère l’a abandonné pour cause de handicap. Nestor est atteint de nanisme. Sa grand-mère, c’est son univers, sa planche de salut, son ange gardien. « J’ai souvent touché le fond, sauf qu’à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu’une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J’aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. Quoi qu’il arrive, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien. » Même lorsque la maladie d’Alzheimer s’en prend à sa grand-mère, il refuse la solidarité du quartier. Nestor ne veut pas faire pitié, lui qui a tout fait pour rester à flot, pour se sentir digne et légitime. Pourtant, il suffira d’une rencontre, d’un contact avec l’altérité pour qu’il reconsidère son chemin de vie.
Ce roman solaire et lumineux est un hymne au courage d’être soi, à l’amour et à la solidarité. Yasmina Khadra nous offre une imposante bouffée d’oxygène et d’optimisme dans notre monde en apnée.
De chair et d’os, de Dolores Redondo, Folio Policier – 604 p – 10 €
Dans une vallée du Pays basque, celle du Baztán, des églises sont profanées. Alors qu’elle vient de donner naissance à son premier enfant, l’inspectrice Amaia Salazar est chargée d’enquêter discrètement sur cette affaire. Avec son équipe, elle doit aussi s’occuper d’une série de crimes conjugaux ayant comme trait commun d’horribles mutilations. À chaque fois, le mari s’est suicidé en laissant une inscription énigmatique : Tarttalo. Pourquoi tous ces hommes écrivent-ils ce même mot ? Que signifie-t-il ? Plus l’enquête avance, plus Salazar découvre les secrets effrayants de cette vallée.
Ce polar plonge le lecteur au cœur des mystères, des cultes et des superstitions transmises de génération en génération dans ce coin du Pays basque. Si l’ambiance est pluvieuse, brumeuse et sombre, on se prend d’affection pour Amaia, jeune mère angoissée qui a du mal à sortir de son enquête. Jonan, son bras droit, son soutien le plus indéfectible, est tellement parfait qu’on pourrait croire que c’est un ami imaginaire. Or c’est un vrai personnage de roman ! Un roman policier contemplatif dans lequel la psychologie se retrouve confrontée à la spiritualité et aux croyances les plus noires.
Numéro 08 / 09
Le Parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani, Stock – 128 p – 18 €
En 2019, Leïla Slimani est invitée à passer une nuit à la Punta della Dogana, à Venise. Entre rêve et réalité, au milieu des œuvres comme au milieu des étoiles, elle nous convie dans ses songes. Le rideau de billes rouges de Félix Gonzalez-Torres, les photographies de Changing New York de Berenice Abbott, les souvenirs de Moon Palace de Paul Auster : chaque œuvre devient déclencheur d’une introspection brute, crument réaliste. Son rapport au père, à la mort, à la postérité affleurent dans une prose dépouillée, sans fard car... “Les écrivains sont des monstres”, écrivait Montherlant.
Rien ne me fera plier, de Maya Angelou Éditions Seghers – 144 p – 15 €
En 1990, Maya Angelou publie Rien ne me fera plier, un recueil de poèmes lucides, sages et profondément humanistes. À travers ces textes, elle trace une voie de transmission et d’espoir pour les femmes, les opprimés, les invisibles. La petite fille du Missouri est devenue Docteur honoris causa, mais elle garde intacte la flamme du combat. L’arme choisie ? Le verbe. Observant ces “yet to be united states”, Angelou note les différences, interroge l’identité, mais surtout, elle rassemble : “I note the obvious differences in the human family… We are more alike, my friends, than we are unalike.”
Des nouvelles de la mer – Collectif, Éditions Charleston – 208 p – 17 €
Quinze auteurs, un même horizon : la mer. Dans Des nouvelles de la mer, l’association Explore & Préserve, basée à Hyères, réunit récits d’enfance, voyages intimes et fictions oniriques. De la Méditerranée à l’océan, chaque texte explore un rivage différent. Et au détour d’une page, Gérard Jugnot : “J’en avais entendu parler au Scrabble… Mais un matin, au sortir du train, elle m’est apparue… j’ai eu un choc… je m’y suis baigné avec le soleil pour témoin comme dit la chanson… et j’y suis resté, ébloui.” Un recueil polyphonique, sensible et solaire, comme une brassée d’écume.
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